"Then That Ol' Song Comes On Together We're Singin' Forever We're Singin' When That Ol' Song Comes On Together We're Singin' Forever We're Singin' That Ol' Country Song Yeah, Yeah, Yeah, Yeah"
"Me and Tenesse", Tim Mc Graw & Gwyneth Paltrow.
"For oft, when on my couch I lie In vacant or in pensive mood, They flash upon that inward eye Which is the bliss of solitude; And then my heart with pleasure fills, And dances with the daffodils."
"Daffodils", Williaw Wordsworth.
"Walk in silence, Don't turn away, in silence. Your confusion, My illusion, Worn like a mask of self-hate, Confronts and then dies. Don't walk away."
Avant, j'avais pas vu Head On. Maintenant, c'est chose faite. Depuis, la vie m'évoque l'air entêtant de cette reprise de Talk Talk.
Sinon, je pourrais raconter ma vie et vous dire que j'aime la cuisine japonaise, le vert, et les chats. Mais j'préfère quand même vous dire que ces derniers temps les voix graves me font plus d'effet que n'importe quoi d'autre.
Alors j'vous poste cette vidéo, à vous chers fantômes de la toile.
D'ailleurs en parlant de voix graves,
Car sur "This is the morning of our love
This is the dawning of our love", les notes les plus orgasmiques que j'ai jamais entendues.
Si tu n'existes pas, je n'existe pas. Les autres sont le miroir du toi qui se bat pour être lui sans jamais être comme les autres. Mais, sans les autres, il n'est pas lui. Alors on peut essayer de vivre en hermite, dédaigner l'actualité du monde et fermer les yeux sur nos faiblesses - celle d'aimer un peu trop par exemple - au moyen du divertissement (je fais donc je ne suis plus), et pourtant. Pourtant, sans les autres pour contempler ton toi, l'apprécier ou bien le haïr, quelle est sa valeur ? Il n'y a pas de demi mesure chez l'être humain, la raison est une sorte d'illusion qui permet à l'humanité de rester dans le carcan de la morale, la sainte morale, mère de l'organisation et du concept de société. Les hommes ne sont pas gris, ils sont vifs, ou bien pâles. Les ethnies sont des camaïeus, les prisonniers sont recouverts de charbon. Le pape est blanc comme le fond de mes yeux. Et les gens normaux, eux, portent un masque gris qui voile leurs plus belles couleurs. Et c'est ainsi que le monde tel qu'on croit le connaître se matérialise : nos couleurs se répondent et crée une harmonie que même le plus averti des hommes ne peut saisir dans toute sa grandeur. Et la Terre, la belle bleue, répond aux autres étoiles. Ainsi la boucle est bouclée : l'existence est une cacophonie astrale dont on ne saisit pas les mesures. Mais qui aime l'inconnu au point de s'y vouer le temps d'une vie ? Alors on crée des unités de sens à notre échelle, en oubliant que nous sommes des grains de sable dans le creux de la main d'un enfant : il souffle, puis, plus rien. Un grain de sable qui se prend pour une montagne, c'est tout le paradoxe de l'humanité, qui s'aime mal, qui s'est oubliée et qui se cache derrière des hypothèses. Si tu n'existes pas, je te crée. Et puis, je me mens. Fin de l'histoire ?
Si des mots pouvaient fixer ces petits riens qui font cependant tellement tout, les Immortels les auraient alors déjà trouvés. J’essaie, en vain, de les trouver. J’aimerais pardessus tout pouvoir apposer ces quelques sensations sur le papier, avant qu’elles ne s’évanouissent et ne soient plus accessibles qu‘au moyen des rares réminiscences qui m‘assaillent parfois. Ainsi, en relisant mes mots, notes inestimables, je pourrais ressentir à nouveau le meilleur des moments oubliés. Mais c’est ça, la vie, c’est cruel. Une fois que les choses sont faites, une fois nées, elles sont pourtant mortes la seconde suivante. Et que peut y faire le commun des mortels ? Il n’y peut rien, il subit, il ne sait rien faire d’autre qu’exister, et ce dans les limites qu’on lui impose. Accepter la mort du plus beau pour pouvoir continuer, c’est le prix à payer, semblerait-il.
Si j’étais toute puissante, je décrirais les mouvements chimiques, l’électricité qui circule dans mon corps, la confusion et la chaleur de ces moments où, parfois, je suis heureuse à en avoir mal partout. Je raconterais sur des pages entières comme c’est bon de se sentir triste devant la fin de quelque chose, le regret qui se mêle au renouveau, la fatigue des sens qui rend le monde cotonneux et étouffant à la fois. J’écrirais les rapports humains, ce qu’ils ont de bon, de pas évident, de nécessaire. Si seulement les mots pouvaient m’empêcher d’oublier combien il est agréable de vivre, l’importance de toutes ces choses que l’ont fait et qui prises au cas par cas n’ont plus aucun sens. Si les « si » pouvaient reconstruire des royaumes par lesquels je ne passe plus parce qu’ils ne sont plus de mon âge, rejouer ces scènes capitales où j’ai franchi un pas primordial pour la suite de mon existence, retrouver ces gens que je ne vois et ne verrai plus (et peut être leur dire qu’ils sont importants). Si les « si » le pouvaient alors je voyagerais sans cesse, pour ne jamais rien oublier.
Mais nos sourires les plus sincères sont à l’image de nos souvenirs : ils s’effacent bien vite et laissent place à une réalité toute neuve, qu’il faut vivre, malgré tout. Alors on recommence à jouer à ce même petit jeu dénué de sens : on vit et ensuite seulement, on pense à ce qu’on à vécu. On ne peut penser en vivant, car la vie se savoure sans sauce, nature. Alors, je fais cette chose vaine et sans aucun sens : je cherche profondément dans ma mémoire les ruines du palais qui s’érige à chaque seconde où la vie a un peu de goût, chéris les moindres de miettes de mon historique, et essaie ardemment de m’en saisir. Puis au final, pleure à chaque fois que tout se disloque, s’évapore, fond dans mes mains comme de la cire chaude qu’on aurait laissé tomber là pour me brûler. Après tant d’efforts, de prudence, et de préservation, le résultat est le même que si j’avais accepté les règles du jeu : certaines choses restent et d’autres partent, chaque jour tout se reconstruit dans un nouvel ordre et l’accès aux ruines du château reste inévitablement aléatoire. Mes pensées se massacrent entre elles… Et j’y suis complètement impuissante.
Qu’elles me contrôlent. Je veux vivre encore des moments qui surprennent, des moments qui secouent, de moments où l’on est pas soi-même grâce aux autres. Je veux être triste de cette fatalité, et j’en ferais une excuse pour toujours me jeter un peu plus loin dans la mer. C’est une belle journée, j’ai déjà oublié par quel procédé, mais c’est la plus belle tout cet été, qui ne fait que commencer.
(That Smiling Face conviendrait aussi très bien... Sinon, moi ça va. J'ai chaud, je mangerais bien loukoum à la rose et y'a Camouflage qui détend l'atmosfear. Wow. Plus ça va, plus j'écris, plus j'écris, plus c'est nul. Je vais m'arrêter là. J'ai quelque chose en tête, accroché à la paroi, entre l'os et la cervelle, qui me trouble et qui ne compte pas s'en aller. Les jours vont passer, et bientôt, quelque chose va finir. J'espère me rappeler de ces mots que j'ai écrit, j'en aurais grand besoin. Désolée si toi, petit lecteur fantôme, te sens affligé par mes épanchements sentimentaux, mais comme on dit, mieux dehors que dedans. Cheers les gens, je retourne à la vie :3)
Après avoir flâné sur les marchés de Noël de la Hesse et couru telle une Lola paumée après les 100.000 marks (je veux dire la pagaille administrative qu'on appelle Erasmus), le compte à rebours commence. Dans maintenant moins de quatre mois, je crache sur les grenouilles et j'me barre à Mainz. Respiration saccadée. Ca s'appelle avoir le choix, non ?
Mainhattan je t'embrasse, attends moi encore un peu.
« Tu m'as demandé mon nom : appelle moi Saint Preux, Werther, ou Abélard. A toi de choisir celui que tu préfères, de toutes façons, je ne suis aucun de ceux là. »
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27/05/98
« Retrouve en toi ce que j'ai voulu t'évoquer, car tu le sais, c'est sans prétention que je pense pouvoir affirmer que c'est inscrit en chacun de nous. J’ai tiré sur de nombreux fils avant de trouver ce que je cherchais en moi. Je ne saurais que te conseiller la même chose. Les jours passent, et si après t’avoir -enfin - rencontrée j’ai voulu ne plus jamais te revoir, pensant être dans l’erreur, le temps passe et je souhaite donner une autre chance à mon plan. J’ai déjà provoqué le destin une fois, qu’est-ce que je peux bien risquer ? Je risque que tu ne te rappelles jamais. Mais c’est avec joie et je m’engouffre dans une vallée longue et pleine d’embuscades, pour ça, juste pour ça. »
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28/05/98
« Tu te fais attendre. Regarde L’été dernier à Marienbad, sors de chez toi et va acheter du pain, ferme les yeux avant de t’endormir et cherche. »
« Je suis fou. »
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29/05/98
« Avalé par l’immensité de ce qui m’entoure je doute toujours un peu plus chaque jour que Dieu fait. La cohérence que je ressentais dans mes agissements me quitte un peu plus à chaque minute que je passe, où je pense à ce que j’ai fait. »